Avec près de 10 000 employés à la Commission scolaire de Laval (CSDL), sa présidente, Louise Lortie, croit que l’application du projet de loi 21 sera ardue.
«S’il est accepté tel qu’il est, il va rester des questions, notamment concernant la clause grand-père», commente-t-elle.
Celle-ci permettrait aux employés qui portent déjà des signes religieux de les conserver, tant qu’ils exercent la même fonction dans la même commission scolaire, ce qui soulève des incertitudes par rapport aux limites de ladite «fonction».
Mme Lortie ne prend pas position sur l’enjeu. Elle insiste néanmoins sur l’importance d’une discussion publique. «On en parle dans le milieu, tout comme dans le reste de la société québécoise, précise-t-elle. Nous allons étudier les débats et commissions parlementaires.»
Si la CSDL ne peut légalement garder un registre sur le nombre de personnes portant des signes religieux, la présidente confirme que plusieurs employés en ont.
Neutralité
Interrogé sur la question, le maire Marc Demers a évité de choisir son camp. «La question de la laïcité de l’État est une compétence provinciale et pour cette raison, nous laisserons le soin au gouvernement de répondre aux questions et commentaires sur leur propre projet de loi, a-t-il répondu dans un courriel. Cela dit, à Laval, qui est la deuxième terre d’accueil des immigrants du Québec, nos efforts sont constants pour favoriser l’accueil, l’intégration sociale, économique, culturelle et linguistique des personnes immigrantes sur notre territoire, et ce, peu importe leur origine, religion, orientation sexuelle et condition sociale. Cela ne changera pas.»
Le Service de police de Laval (SPL) est quant à lui resté muet. «Comme il s’agit d’un projet de loi, le SPL ne réagira pas», a confirmé par courriel Geneviève Major, sergente aux affaires publiques.
La Fédération autonome de l’enseignement, dont le Syndicat de l’enseignement de la région de Laval fait partie, ainsi que la Fraternité des policiers de Laval n’avaient pas encore retourné nos appels au moment de publier.
À noter que le projet de loi 21 touche les agents de la paix, professeurs, employés de la fonction publique, municipalités, sociétés de transport en commun et commissions scolaires.