«Quand les directeurs, les parents et les professeurs ne peuvent pas aider, il faut dire à ces jeunes qu’on peut aller chercher d’autres ressources», de souligner Jennifer Cyr qui, à ce jour, a livré une trentaine de conférences dans des écoles et organismes jeunesse.
Étincelle
Au départ, c’est un ex-conjoint qui l’amènera entendre la conférence 5 grands rêves de vie: le secret d’une vie pleinement réussie, de John P. Strelecky.
«Il est arrivé directement sur scène sans même se présenter en prononçant des mots que je n’oublierai jamais: si l’un de vos cinq grands rêves de vie, c’est d’écrire un livre et que vous n’avez pas étudié pour être écrivain, dites-vous que rien n’est impossible!»
Dur labeur
Dotée d’une santé fragile, Jennifer doit prendre une pause en 2012, après avoir eu recours à une écrivaine comme mentor l’année précédente. «À ce moment, j’avais le trois quarts d’écrit. J’y mettais tout, sans filtre», de dire celle qui travaille à temps partiel en tant que conseillère technique pour camions lourds.
Après quelques épreuves, dont une séparation et la perte de tout ce qu’elle possède dans le dégât d’eau d’une compagnie d’entreposage, la jeune femme se rendra chez Emploi-Québec. Trois entrevues seront nécessaires pour avoir accès à un programme subventionnant des projets spéciaux.
«La troisième se faisait devant 15 personnes, moi qui ai toujours eu peur de prendre la parole devant le monde, pour des raisons évidentes, note-t-elle. J’ai même eu recours à l’hypnose. Après l’entrevue, une directrice du Carrefour Jeunesse-Emploi est venue me voir. Elle m’a donné un mois pour écrire ma première conférence! Depuis, qu’il y ait 30 ou 1200 personnes dans la salle, les réactions sont incroyables.»
À chaque fin de présentation, les témoignages affluent. Une jeune élève et sa soeur aînée l’attendent patiemment. La plus jeune relève une manche. Certaines entailles sont récentes. «C’était ma dernière de cinq tentatives. Je veux maintenant être comme toi!»
«Au milieu d’une autre conférence, un garçon lève la main à mi-chemin, poursuit Jennifer. Je lui demande pourquoi. Il se lève et déclare qu’il veut s’autodénoncer. « Je ne veux pas être le monstre qui fait subir tout ça dans ton livre ». Un autre garçon se lève à ses côtés et dit « Moi non plus! » C’est pour cette raison que j’essaie, autant que je peux, d’accorder du temps aux gens après mes conférences.»
On peut d’ailleurs suivre les activités de Jennifer Cyr sur sa page officielle Facebook.