L’objectif de cette rencontre était d’ouvrir le dialogue avec les principaux acteurs du développement économique lavallois, qui se plaignent des délais observés depuis deux ans dans le traitement de leurs demandes de permis.
«Ceux-ci ont perdu leurs repères et observent une attitude prudente et une lourdeur administrative dans le traitement de leurs dossiers», a déclaré le maire Marc Demers, tout en attribuant ce ralentissement à «la tourmente politique» qui a secoué l’administration municipale à l’automne 2012.
À son cabinet, on constate que l’effondrement du régime autocratique sous Gilles Vaillancourt a laissé une fonction publique «hésitante», voire «extrêmement prudente».
«Ç’a paralysé ou du moins beaucoup ralenti la machine municipale», explique-t-on.
APCHQ
En début d’année, l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) avait sonné l’alarme auprès de la nouvelle administration.
«Le maire de Laval a veillé à ce que des actions soient prises et la rencontre de ce matin [31 octobre] était un pas de plus pour assurer de bien répondre à la demande de nos membres», a souligné le président de l’APCHQ région Montréal Métropolitain, Mario Dargis, dans un communiqué publié par la Ville de Laval.
ACQ
L’Association de la construction du Québec (ACQ) et des entrepreneurs des secteurs institutionnel, commercial et industriel, qu’elle regroupe, étaient également de la rencontre, à laquelle participaient le directeur général de la Ville, Serge Lamontagne, les experts et les cadres supérieurs des services municipaux de l’urbanisme, de l’ingénierie, de l’environnement et du développement économique.
«Nous saluons l’ouverture exprimée par l’administration de la Ville de Laval, a réagi le président de l’ACQ région Laval-Laurentides, Michel Turcotte. La mise en place [d’un] comité permanent favorisera un dialogue continu avec notre industrie.»
Comité permanent
Les problèmes soulevés et décriés par l’industrie sont tels que la Ville a jeté les bases d’un comité permanent, qui réunira les représentants de la Ville, de l’APCHQ et de l’ACQ.
Cette instance permettra d’aborder les irritants au fur et à mesure qu’ils se présenteront afin d’y remédier prestement.
Un premier pas avait été franchi à l’été, alors qu’une quarantaine d’entrepreneurs et de promoteurs avaient été sondés par une firme externe.
À la Ville, on fait valoir que cette démarche s’inscrit dans la volonté d’amener de nouvelles pratiques, d’implanter une nouvelle culture.
«Déjà, plusieurs ajustements ont été réalisés afin de réduire les délais, mais il faut revoir les processus, car désormais la relation entre les promoteurs et la Ville ne pourra plus se faire comme dans les années passées», a affirmé le maire.
La nouvelle procédure, que l’on veut juste équitable pour tout le monde, passe inévitablement par une fonction publique affranchie du pouvoir politique.
C’est d’ailleurs dans cet esprit que la nouvelle administration procédait, il y a quelques semaines, à une nouvelle délégation de pouvoirs vers l’appareil administratif.
Gobé réagit
La réaction de l’opposition officielle n’a pas tardé.
Le 31 octobre au matin, le chef d’Action Laval, Jean-Claude Gobé, accusait le maire Demers d’«agir dans la précipitation et l’improvisation».
M. Gobé n’a pas manqué de rappeler qu’au printemps dernier, il avait senti l’urgence et proposé la tenue d’un Sommet lavallois de l’investissement, lequel aurait permis de réunir investisseurs et promoteurs pour mieux relancer une économie qui roulait au ralenti.
«Presque six mois se sont écoulés depuis que nous avons alerté les médias et le milieu», a-t-il dénoncé en reprochant au maire Demers d’avoir «complètement négligé ce dossier».
«La stagnation économique qui frappe Laval est déplorable. Elle doit faire l’objet d’actions aussi rigoureuses que vigoureuses pour assurer une véritable reprise. C’est urgent, mais cela demande un savoir-faire qui semble échapper totalement à Marc Demers», a terminé le chef de l’opposition officielle.