Vu de la nouvelle terrasse, qui domine le Centre de la nature, l’horizon est dégagé, des raffineries de l’est de Montréal jusqu’à l’Oratoire Saint-Joseph.
Les étudiants peuvent dorénavant venir luncher ici ou prendre une pause. Mais avant tout, ce nouvel espace est un véritable laboratoire au service de leur apprentissage, dans un contexte où le toit vert est appelé à gagner en popularité.
Première leçon
«C’est à la fois esthétique et expérimental. On va développer de nouvelles plantes, développer la croissance et la résistance sur un toit vert», explique Christian Dufresne, agronome et enseignant au Centre.
Déjà, l’été qui vient de passer, pluvieux et tempéré, a donné une première leçon aux élèves, note la directrice de l’établissement, Jocelyne Picard. «Ils ont appris, selon la température, quels sont les végétaux les plus appropriés.»
Bois et végétaux
Le toit vert du Centre de formation est le clou d’un agrandissement de 400 m
La terrasse verte coiffe la nouvelle annexe d’une variété de végétaux qui plantent leurs racines dans un substrat (sol) de six à douze pouces. Entre les platebandes, des passages en bois de pin torréfié s’entrecroisent, créant un effet de damier sous les tonnelles qui se couvriront, au fil du temps, de végétaux grimpants.
Pour maximiser l’espace, les bouches d’aération et autres pièces de machinerie qui meublent habituellement un toit ont été rassemblés sur la toiture du bâtiment principal. C’était là une partie du travail confié à la firme lavalloise d’architectes Tremblay L’Écuyer et associés.
Charges supplémentaires
Pour accueillir un toit vert, «la charpente doit être capable de supporter environ 100 livres supplémentaires par pied carré», explique Benoit Lalonde, achitecte.
Les couches de substrat, dont une d’argile, les différentes membranes, qui protègent le bâtiment des racines envahissantes et des infiltrations d’eau, ainsi que les aménagements et le mobilier exercent une pression considérable sur la construction. À cela s’ajoute le poids de la neige, en hiver.
Malgré tout, le toit vert installé au Centre de formation horticole fait partie de la catégorie de toits «légers». Des aménagements plus lourds sont constitués d’une membrane liquide de bitume caoutchouté, indique M. Lalonde. Afin d’accueillir des arbres, le substrat doit atteindre un minimum de trois pieds, ajoute-t-il. Le premier toit vert de Laval n’accueille que deux arbres, placés dans des bacs profonds.
Il peut par ailleurs accueillir jusqu’à 60 personnes. Les responsables du Centre de formation ont d’ailleurs manifesté leur intérêt à faire de ce nouvel espace un lieu de rassemblement, pour divers événements publics ou privés.