Parti mardi dernier, l’enseignant d’éducation physique à l’école secondaire Georges-Vanier a pris hier le départ du Tour d’Afrique. Cette expédition cycliste réunissant 45 fous du vélo des quatre coins du monde le conduira dans dix pays, du Caire, en Égypte, au Cap, en Afrique du Sud.
M. Côté ne se contentera pas de pédaler une moyenne de 120 km par jour afin de traverser des pays comme l’Égypte, le Soudan, l’Éthiopie, le Kenya, la Tanzanie, le Malawi, la Zambie, la Namibie et l’Afrique du Sud. Son périple a un aspect pédagogique. Grâce aux technologies de l’information, il alimentera quotidiennement un site web que ses confrères d’ici pourront visiter avec leurs élèves. En plus de le suivre grâce au repérage par satellite, les internautes pourront voir des photos qu’il aura prises et des images vidéo qu’il aura tournées. «Je veux donner aux élèves un accès à des connaissances pour s’ouvrir et comprendre les peuples africains, les amener à utiliser Internet en classe et les sensibiliser au développement durable en regard de l’eau et du transport à vélo», écrit Marc Côté sur son site Internet.
En entrevue, la veille de son départ pour Le Caire, l’enseignant confie qu’il voulait que sa demi-année sabbatique soit profitable. «Je ne voulais pas partir pour partir. Je veux laisser des traces. Je veux rencontrer des enfants et en faire profiter ceux d’ici», dit celui qui s’arrêtera dans un hôpital accueillant des enfants que le SIDA a rendu orphelins.
En plus des connaissances que les jeunes pourront acquérir, Marc Côté veut leur montrer qu’il faut donner «un sens à l’aventure, à l’effort et passer du projet à l’accomplissement de quelque chose».
Zone de conflits
Au cours des dernières semaines, certains des pays que traversera Marc Côté ont fait la manchette en raison de conflits régionaux. Le cycliste de 48 ans ne s’inquiète pas. «Même s’il y a un conflit au Soudan, dans la région du Darfour, il ne devrait pas y avoir de problème puisque nous passerons à l’est. Nous serons loin du conflit», dit-il en ajoutant que certaines précautions s’imposent. Rester sur les routes, par exemple.
Les appréhensions de Marc Côté concernent plutôt son endurance physique et mentale. Même s’il parcourt 7 000 à 9 000 km par an, l’enseignant devra monter sur son vélo pour une «balade» de 120 km pendant 96 jours.
Les capacités physiques des participants sont également mises à l’épreuve en raison des changements de températures d’une région à l’autre et des conditions routières. À certains endroits, les routes seront asphaltées, mais à d’autres les cyclistes rouleront sur des chemins faits de roches de lave. Gageons que le fait de passer au pied des pyramides millénaires, du Kilimandjaro ou de partager la route avec des zèbres et des éléphants fera oublier certains inconforts ou une partie de la fatigue! «Au niveau moral, je ne sais pas comment je vais réagir face à la pauvreté. On a beau avoir pris des informations ou vu des images à la télévision, la pauvreté est partout et elle est sévère», confie-t-il. Ce père de deux adolescentes refuse toutefois de s’apitoyer sur le sort des gens qu’il croisera sur sa route. «Leurs cultures et leurs croyances sont différentes, ils ne voient pas la misère de la même façon que nous», dit-il.
Pour suivre l’aventure de Marc Côté: www.teluq.uqam.ca/afrique.