Membre du comité exécutif lors du premier mandat du Mouvement Lavallois, Raynald Adams tourne le dos à son ancienne famille politique et donne son appui au candidat indépendant à la mairie de Laval, Nicolas Lemire.
Dans un communiqué publié le 31 août, l’ancien conseiller de Renaud de 2013 à 2017 salue la «vision réfléchie» que l’aspirant maire âgé de 25 ans propose pour la communauté lavalloise et la 3e grande ville du Québec.
«Il a poussé sa démarche jusqu’à produire et diffuser un manifeste qui présente d’une manière réaliste et lucide ce qui reste encore à faire à Laval», indique celui qui dit pouvoir s’identifier à cette «démarche sérieuse».
Le manifeste politique Tout est possible dont parle M. Adams s’appuie sur 48 propositions dont plus de la moitié ont une portée environnementale.
«J’apprécie l’ouverture d’esprit de Nicolas et sa capacité de réconcilier des approches contraires dans le but de réaliser des projets qui assureront un avenir prometteur à sa génération – et à la nôtre, car tout est possible», écrit l’ex-élu en reprenant le slogan de campagne de l’étudiant à temps plein à la maîtrise en urbanisme.
Un désaveu ?
Faut-il voir cette sortie publique comme un désaveu à l’endroit de son ancien collègue, aujourd’hui vice-président du comité exécutif, chef du Mouvement lavallois et candidat à la mairie, Stéphane Boyer?
«Oui et non, répond-il. J’aime bien Stéphane. Je pense qu’il a un potentiel fou, mais j’aime mieux la clarté et la vision de monsieur Lemire. Il s’est donné la peine de réfléchir à ce qu’il veut faire. Stéphane, j’ai l’impression qu’il est davantage en mode réaction aux événements.»
Cela dit, Raynald Adams reconnaît qu’avec les lourdes responsabilités qui lui incombent au quotidien, Stéphane Boyer «n’a pas eu le temps vraiment de préciser la vision qu’il a du développement de la ville et des choses qu’il veut réaliser».
Appui significatif
Pour Nicolas Lemire, cet appui dont il se réjouit «confirme que la démocratie lavalloise peut se fonder sur d’authentiques débats d’idées et transcender le simple concours de popularité» et «montre aussi la pertinence et le réalisme d’une plateforme axée sur la transition socio-écologique à Laval».
Également connu sous le pseudonyme de Pas le maire de Laval, du nom de la page Facebook qu’il anime et administre depuis 2018, M. Lemire dit s’impliquer en politique «pour les bonnes raisons» comme l’a fait Raynald Adams qu’il dépeint comme un «passionné impliqué à tous les niveaux».
Indécis dans Renaud
Si le choix de M. Adams est arrêté pour la mairie, il n’a pas la moindre idée à qui ira son vote dans son district de Renaud.
«Aucune candidature ne m’enthousiasme, dit-il. C’est vraiment un concours de popularité, de qui a la plus grosse gang dans la cour d’école, ce qui me déplaît beaucoup, beaucoup de la politique municipale en ce moment.»
Considérant que quatre candidats attachés à autant de partis font déjà campagne dans Renaud, il se fait lentement à l’idée de devoir peut-être voter pour le moins pire, gardant espoir qu’un candidat indépendant avec des idées décide de briguer les suffrages.
Par ailleurs, la volatilité des candidats, qui passent d’un parti à l’autre, le décourage.
«On ne sait pas exactement en quoi ils croient», laisse-t-il tomber avant d’ajouter que «la beauté de la chose, c’est que Nicolas, je sais en quoi il croit.»