Une réduction du coût énergétique, des dépenses d’entretien, des émissions des gaz à effet de serre (GES), ainsi qu’une expérience améliorée: c’est ce que promettent les tout premiers autobus 100% électriques qui sont graduellement déployés sur le réseau de la Société de transport de Laval (STL).
D’une autonomie moyenne de 250 kilomètres, les 10 autobus acquis par la STL représentent «le début d’un virage important» pour les Lavalloises et Lavallois.
Alors que trois véhicules circulent sur le réseau depuis le mois de mai, les citoyens verront apparaître le reste de la flotte au cours de l’été.
«Ils seront disposés un peu partout à Laval afin que plus de citoyens en profitent et aussi d’aller chercher des données sur leur consommation sur différents trajets», explique Guy Picard, directeur général de la STL.
Selon les calculs de ce dernier, les autobus doivent être rechargés en moyenne après une dizaine d’heures de service.
La recharge, qui a lieu la nuit, nécessite environ 3 heures 30 minutes quand la batterie du véhicule est complètement vide.
Multiples avantages
«C’est une bonne nouvelle pour l’environnement, mais aussi pour le confort des usagers», soutient Stéphane Boyer, maire suppléant de Laval.
En effet, l’acquisition d’un seul autobus électrique réduit les émissions de GES de 70 à 80 tonnes par année.
Par kilomètre, ça représente une baisse des coûts énergétiques de 40% à 50%.
Du côté de l’entretien, l’absence de moteur à huile, transmission et système d’échappement permet d’économiser, soit des coûts de 15% à 20% moins élevés que pour un autobus régulier.
En termes d’expérience client, la population lavalloise remarquera une diminution des vibrations lors de l’accélération ou décélération des véhicules.
«Pour avoir utilisé longtemps l’autobus, être assis sur un moteur qui chauffe et vibre, c’est tout sauf agréable à 30 degrés dehors», d’ajouter Stéphane Boyer.
Financement
L’acquisition de ces 10 autobus a été rendue possible grâce à l’aide financière des gouvernements du Canada et du Québec, par l’entremise du Fonds de la taxe sur l’essence fédéral (FTE) et du Programme d’aide aux immobilisations en transport en commun de la Société de financement des infrastructures locales du Québec (SOFIL).
Ces derniers ont investi respectivement 6,05 millions $ et 4,95 M$, pour un total de 11 M$.
Christopher Skeete, député provincial de Ste-Rose, affirme que le tout s’inscrit dans la vision du premier ministre de vouloir transitionner vers l’électrification et d’exporter cette vision électrique dans le corridor nord-est des États-Unis.
«On peut devenir un leader et [la STL] est un bel incubateur pour faire avancer la vision du Québec par rapport à l’électrification des transports», énonce-t-il.
La suite
En 2025, les seuls autobus qui seront subventionnés seront électriques.
Alors que les règles de subvention obligent la STL à garder ses véhicules minimalement 16 ans, Guy Picard et Éric Morasse estiment que la flotte lavalloise sera totalement rechargeable vers 2040.
Éric Morasse, conseiller de Saint-François et président du conseil d’administration de la STL, confie également que l’année 2025 marquera l’ouverture du tout premier garage électrique au Québec.
Rallongeant le bâtiment existant, situé sur l’avenue Francis-Hugues, ce dernier comptera 140 nouvelles places pour les nouveaux autobus verts.
«Nos équipes sont actuellement au travail pour planifier ce nouveau garage qui représente un défi, notamment technologique, partage Éric Morasse. En étant les premiers, on doit se creuser la tête un peu.»