Les intervenants en milieu de loisir ont émis une déclaration commune qui vise à établir de nouvelles bases pour l’avenir des camps de jour au Québec.
Celle-ci a été présentée en marge du Forum québécois du loisir 2022, dont le thème est Camps de jour: coconstruire l’idéal d’un milieu.
Les acteurs du milieu estiment que la pandémie a mis en lumière «divers enjeux et angles morts quant à la gestion des camps de jour» et à l’implication du gouvernement provincial dans ceux-ci.
«Les camps de jour sont de plus en plus organisés et répondent à un très grand besoin chez les familles, note Éric Beauchemin, directeur général de l’Association des camps du Québec (ACQ). […] Tous les secteurs qui encadrent les enfants sont soutenus. On demande notre juste part, tout en comprenant que nous ne sommes pas le monde scolaire qui s’occupe des jeunes au quotidien pendant 10 mois de l’année.»
La Ville de Laval ouvrira 20 camps de jour entre le 27 juin et le 12 août. Cela représente 1425 places par semaine, soit une augmentation de 24 % par rapport à 2021. L’an dernier, 7690 inscriptions avaient été enregistrées pour l’ensemble de l’été.
L’instance municipale précise également que l’offre de partenaires certifiés du Cadre de référence des camps de jour municipaux de l’ACQ permet d’ajouter 1470 inscriptions par semaine pour un total de 2895 places hebdomadaires durant la période estivale.
«Laval a été l’une des premières adhérentes à notre cadre de référence et présente une très belle offre de camps certifiés, estime M. Beauchemin. Cela permet d’établir des normes minimales et la nécessité d’avoir un permis. On doit continuer d’inciter les parents à chercher des camps certifiés, ou de poser des questions lorsque ce n’est pas le cas.»
Demandes
Parmi les demandes émises dans la déclaration par le Conseil québécois du loisir, notons la mise en place d’un comité interministériel.
Selon les intervenants du milieu, cela permettrait «d’optimiser la complémentarité et le continuum des services et des espaces» avec le système scolaire et celui de la santé au bénéfice des camps de jour, tout en arrimant les calendriers scolaires au déploiement et à la fin des opérations des différents camps.
«Parfois, on ne sait pas à qui s’adresser, poursuit le directeur général de l’ACQ. Nous pensons que le ministère de l’Éducation pourrait être le maître d’œuvre si nous mettons en place un comité d’action. On connaît les enjeux, maintenant il faut mettre des mesures en place. On veut participer et s’assurer qu’aucun joueur ne soit oublié autour de la table.»
Les intervenants en milieu de loisir veulent aussi l’octroi de sommes additionnelles pour accroître la qualité des services et la sécurité des enfants, sans refiler la facture aux parents. En effet, l’ACQ constate une difficulté de rétention des animateurs de camps dans le contexte de pénurie de main d’œuvre.
À Laval, ce sont 150 postes qui seront à pourvoir pour l’été 2022. La Ville assure avoir mis en place plusieurs stratégies pour combler ceux-ci.
«La Ville a déjà amorcé son processus d’embauche et a bon espoir de recruter les candidats nécessaires, note Anne-Marie Braconnier, porte-parole de l’instance municipale. En plus de différentes modalités de flexibilité d’horaire qui sont prévues au contrat de travail, la Ville offre des conditions salariales intéressantes ainsi qu’une expérience de travail axée sur le plaisir et le travail d’équipe.»
Besoins particuliers
L’un des autres enjeux ciblés par l’ACQ est le déploiement de services adéquats pour la clientèle à besoins particuliers.
«On aimerait avoir accès aux soins de santé et aux suivis habituels pour les jeunes à besoins particuliers, car certains se retrouvent dans des camps de jour sans accompagnement additionnel, explique M. Beauchemin. Ces enfants, qui ont accès à un suivi lorsqu’ils sont à l’école, ont besoin de soutien et ne disparaissent pas durant l’été.»
Encore une fois, Laval se veut précurseur dans ce volet. L’initiative du Campgourou accueille environ 125 enfants en situation d’handicap ou vivant avec des besoins particuliers à chaque été.
«La Ville est consciente des besoins grandissants et s’assure de répondre aux besoins d’accompagnement de chaque enfant en fonction de sa capacité d’accueil et de ses ressources. C’est pourquoi elle travaille en collaboration avec les partenaires du réseau afin de répondre le mieux possible à la demande, ce qui représente un défi chaque année», conclut Mme Braconnier.