Les parents de 140 enfants inscrits au Centre de la petite enfance (CPE) La Marmaille s’opposent au tracé du service rapide par bus (SRB) Pie-IX qui voisinera avec les deux installations situées à l’orée du Centre de la nature.
La pétition de 247 signatures déposée en février n’a pas réussi à faire infléchir la décision du Bureau de projet intégré SRB Pie-IX dont les plans d’implantation avaient été dûment approuvés par le conseil d’administration de l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) et le conseil des ministres.
«Nous craignons pour la santé et sécurité de notre clientèle», indique le directeur général par intérim du CPE, Yannick Agricole.
Expropriation
En début d’année, la direction du CPE a reçu un avis d’expropriation pour une partie du terrain tout juste en façade de ses deux établissements où une voie réservée sera aménagée afin d’y faire circuler des autobus jusqu’à la future station Rose-de-Lima, un peu plus au sud près du boulevard de la Concorde.
La fréquence d’un passage d’autobus toutes les trois à cinq minutes en heure de pointe matinale (entre 6h et 9h) dès la mise en service du SRB Pie-IX – prévue à l’automne 2022 – fait craindre le pire aux parents, nommément ceux dont l’enfant fréquente l’installation numéro 1 puisqu’ils seront contraints tous les matins à traverser cette voie réservée en plus de la piste cyclable et du corridor piéton qui la borderont au nord.
En fin de journée, bien que la cadence des bus s’en trouvera réduite aux 8 à 13 minutes (entre 15h30 et 18h30), le problème de sécurité n’en sera pas moins aigu, insiste M. Agricole en évoquant la course contre la montre des parents qui voudront éviter des frais de retard.
Inacceptable
«Le tracé est inacceptable, dit-il. Pourquoi de tous les scénarios, on choisit l’endroit le plus exigu des 50 hectares du Centre de la nature, l’endroit qui présente le plus de risque?»
Il ajoute que si cette infrastructure de transport collectif avait déjà été développée, jamais les autorités n’auraient accepté d’y implanter un centre de la petite enfance à seulement quelques mètres.
«Ça n’a pas de sens, déplore Yannick Agricole qui, même à la veille de la mise en chantier, n’entend pas baisser les bras. On nous a mis devant le fait accompli sans jamais nous consulter. On va se battre et défendre les enfants bec et ongles.»
Pour appuyer ses revendications, le conseil d’administration du CPE La Marmaille a mandaté la firme d’ingénierie GBI dont le rapport portant sur la sécurité des déplacements sera déposé à la séance du conseil municipal de ce soir, mardi 4 juin.
On y aurait identifié «plusieurs situations dangereuses générées par la configuration routière des deux intersections» donnant accès aux stationnements des installations du CPE, de la piscine municipale et du Centre de la nature.
Réaction
Croisé au sortir de la séance d’information que le Bureau de projet intégré du SRB Pie-IX tenait à Laval le 23 mai, son directeur principal Marc Dionne assurait pour sa part que le tracé de la voie réservée qui mènera à l’édicule Rose-de-Lima «respecte toutes les normes de sécurité» et est «approuvé depuis 2015 par la Ville de Laval, la Ville de Montréal, le ministère des Transports du Québec et le Conseil des ministres».
Du côté de l’administration Demers, on affirme par voie de courriel qu’elle «collabore avec les responsables du projet SRB Pie-IX afin d’harmoniser la présence de cet accès en front de la garderie pour les travailleurs du CPE et sa clientèle».
On précise également que «la circulation à basse vitesse de 30 km/h de la voie réservée, la piste cyclable et le corridor piéton représentent l’équivalent d’une circulation faible et similaire à celle observée pour une garderie en front sur une petite une rue locale située ailleurs sur notre territoire».
En fait, la question était plutôt à savoir si la Ville avait accueilli favorablement la demande du CPE d’aménager un accès sécuritaire au nord de ses établissements de sorte que les parents n’aient pas à traverser la future voie réservée.
Quant à savoir si cette option était à l’étude et si une décision est imminente, on répond que «la décision reviendra aux responsables du Bureau de projet du SRB Pie-IX qui poursuivent leur démarche avec [la direction du CPE]».
Au cours des dernières semaines, Yannick Agricole dit avoir appris de façon informelle que sa demande aurait été rejetée parce que la Municipalité tient à ne pas empiéter davantage dans le parc urbain.
«On se demande qu’est-ce qui est le plus important dans tout ça: le Centre de la nature ou la sécurité des enfants», termine le DG intérimaire qui entend bien questionner le maire Marc Demers à la séance du conseil de ce soir.