Les récentes coupes de végétation aux abords de l’avenue des Bois ont semé la consternation dans le voisinage jouxtant la gare de Sainte-Dorothée, où l’on croyait l’opération d’abattage d’arbres terminée à la fin de l’hiver.
«On savait qu’il y aurait des coupes d’arbres, mais on ne savait pas que ç’allait être aussi drastique», déplore Danielle Bordua, résidente de la rue Val-Brillant dans le secteur Jolibourg.
De l’écran végétal notamment composé de «grands arbres matures» qui servait de zone tampon au secteur résidentiel situé au sud, il ne reste pratiquement plus rien, se désole-t-elle. La zone déboisée couvrirait les quelque 150 derniers mètres de l’avenue des Bois, laquelle se termine à la Terrasse de Fontenelle.
«En mars, ils en avaient abattu plusieurs. On pensait que c’était fini», poursuit celle qui, le 25 mai, voyait réapparaître derrière chez elle une pelle mécanique.
Effectué dans le cadre des travaux du Réseau express métropolitain (REM), ce déboisement permettra de relocaliser les utilités publiques rendu nécessaire avec le décaissement de l’avenue des Bois, laquelle circulera sous les rails pour rejoindre chemin du Bord-de-l’Eau.
«Des efforts sont déployés pour minimiser la coupe de végétation à ce qui est réellement requis pour les travaux du REM, assure NouvLR, le consortium responsable de la construction du REM. Les équipes sur le terrain – des ingénieurs forestiers et experts en environnement – revérifient la nécessité de couper les arbres et arbustes identifiés dans les plans de déboisement».
Par ailleurs, «un programme de reboisement prévoit le remplacement des arbres coupés dans les aires temporaires de construction», précise le promoteur.
Gros sur le coeur
Dans un courriel adressé au Courrier Laval, Nathalie Léonard, domiciliée de la rue Maurice-Lalonde, formule une série de griefs à l’endroit de la Ville de Laval et du REM. «Cette improvisation de la dernière année nous restera longtemps en travers de la gorge», écrit-elle.
Résidente de Sainte-Dorothée depuis 28 ans, Mme Léonard revient sur la coupe à blanc sur une distance de trois kilomètres, alors entreprise en plein confinement durant le week-end de Pâques 2020, afin d’aménager des voies réservées le long de l’avenue des Bois pour pallier la fermeture complète de la ligne de train de banlieue Deux-Montagnes.
«La Ville avait évoqué, d’une part, l’impossibilité de communiquer avec la population compte tenu de la pandémie et, d’autre part, l’urgence des coupes afin de les réaliser avant la période de nidification. Voilà qu’un an plus tard ni la Ville de Laval ni le REM ne semblent capables d’informer les citoyens de la poursuite des travaux», dénonce-t-elle, précisant au passage que «la règle des coupes avant la nidification ne semble plus tenir».
Très actif au sein du regroupement du Parc Sentiers des Bois, Jonathan Tremblay relève également le double discours. «Là, on apprend qu’ils peuvent abattre des arbres en tout temps», dit-il. Cela est possible dans la mesure où un biologiste vérifie au préalable qu’il n’y a pas de nids d’oiseaux dans les arbres appelés à disparaître, lui a expliqué un consultant du REM chargé des relations avec la communauté.
Enfin, le consortium n’exclut pas la possibilité qu’il y ait d’autres coupes de végétation. «Lors du remplacement d’une clôture située dans l’emprise ferroviaire, il se pourrait que nous devions retirer des branches et arbustes», précise Emmanuelle Rouillard-Moreau, conseillère aux communications et relations médias pour le REM.