Déreck Cyr a été élu à la présidence du Syndicat des infirmières, inhalothérapeutes et infirmières auxiliaires de Laval (SIIIAL-CSQ) en marge d’un congrès tenu du 17 au 19 mai.
Il assumait la présidence par intérim du SIIIAL-CSQ depuis la mi-novembre 2021 en remplacement d’Isabelle Dumaine. Celle-ci avait précédemment été élue à la présidence de la Fédération de la Santé du Québec (FSQ).
«[Les membres du SIIIAL-CSQ] pratiquent leur profession dans des conditions souvent difficiles au Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de Laval, explique-t-il. Des situations inacceptables […] ont d’ailleurs fait la manchette des médias à plusieurs reprises. Le personnel doit pouvoir travailler dans des conditions de travail plus humaines, plus sécuritaires. Cette revendication sera l’une de mes priorités.»
Il souhaite notamment rencontrer Jean-Philippe Cotton, nouveau président-directeur général du CISSS de Laval, au début du mois de juin pour discuter de l’affichage de postes pour les travailleurs.
«Le CPNSSS [Comité patronal de négociation du secteur de la santé et des services sociaux] demande à ce que les postes affichés soient purs, ce qui signifie qu’ils soient seulement de jour, de soir ou de nuit, précise M. Cyr. L’ancienne direction refusait de le faire, ce qui fait en sorte que les gens quittaient le CISSS de Laval.»
Au total, 824 infirmières, inhalothérapeutes ou infirmières auxiliaires ont quitté l’organisation lavalloise entre le 1er avril 2020 et le 1er janvier 2022. Ces membres du personnel auraient pris une retraite précoce ou quitté en raison d’un «environnement de travail pénible».
On dénombrerait aussi 1120 travailleurs en arrêt de travail pour des problèmes de santé mentale liés à leur emploi. «Si on donne des postes attrayants, les gens vont rester et ça va permettre d’avoir des équipes plus stables pour aider les travailleurs», ajoute le nouveau président du SIIIAL-CSQ.
Conditions de travail
M. Cyr stipule également que l’ensemble du personnel est épuisé au sortir de la pandémie et que le réseau de la santé doit se relever.
«Le gouvernement doit absolument améliorer les conditions de travail et d’exercice des travailleuses et travailleurs du réseau public de la santé […] afin de convaincre les infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes de demeurer dans le réseau public ou d’y revenir. C’est essentiel, si l’on veut pouvoir préserver les soins essentiels requis par la population du Québec. Le gouvernement doit en faire sa priorité.»
Il lance d’ailleurs un appel à la population pour qu’elle appuie les travailleuses et travailleurs dans cette demande, tout en mettant en garde le ministre de la Santé Christian Dubé et le premier ministre François Legault quant à un éventuel recours plus important au secteur privé.
«Ils veulent nous solliciter, mais il faut avant tout qu’on soit en accord, soutient le nouveau président. Les agences de placement peuvent parfois dépanner, mais ces travailleurs ont une vision différente et n’ont pas un sentiment d’appartenance envers l’établissement et l’équipe. Je pense plutôt qu’il faut plus investir dans le public pour retenir le personnel et montrer qu’on veut garder un système qui permet de garder des soins égaux.»
Humanité en santé
Notons que le SIIIAL-CSQ a aussi adopté une déclaration de la FSQ nommée Un appel pour retrouver plus d’humanité en santé! lors du congrès tenu du 17 au 19 mai.
L’objectif est de reconnaître le travail effectué dans le réseau public, tout en émettant différentes revendications pour améliorer le sort des travailleurs de la santé.
La déclaration demande notamment un accès à toutes les mesures de protections requises, un soutien professionnel, l’obtention de postes stables permettant de maîtriser l’environnement de travail et des mesures de conciliation famille-travail-études adéquates.
À l’inverse, les organisations syndicales ne veulent plus d’emplois précaires, d’instabilité, de temps supplémentaire obligatoire et de gestion par décret «qui bafoue nos droits».