S’il est élu le dimanche 7 novembre, l’ex-conseiller municipal de Laval-des-Rapides et chef du nouveau parti Ma ville maintenant, Pierre Anthian, s’emploierait à raccorder le boulevard du Souvenir par-delà la voie du Canadien Pacifique dans le but de désengorger le secteur en plein développement au cœur du centre-ville.
M. Anthian réactiverait ainsi le projet de parachèvement de cette artère que les Amis du Boisé du Souvenir avait réussi – au terme d’une longue lutte – à faire retirer de la version finale du Schéma d’aménagement et de développement révisé de la Ville en 2017.
Mieux encore, l’administration Demers avait attribué au bois du Souvenir – situé dans l’axe du boulevard du même nom – une affectation «conservation», qu’elle qualifiait à l’époque de classification la plus élevée.
Besoin impératif
Malgré cette affectation au schéma d’aménagement, rien n’empêcherait une administration Anthian de compléter le chaînon manquant qui permettrait de relier l’avenue Ampère à la rue Robert-Élie. En fait, il suffirait de procéder à un changement de zonage, explique l’environnementaliste et ex-patron du Conseil régional de l’environnement, Guy Garand.
«Les affectations ont beaucoup moins de pouvoir et de poids qu’un statut [de conservation]» dit-il en expliquant que seules les aires protégées dûment reconnues par Québec ont un caractère immuable.
Quant à Pierre Anthian, le parachèvement du boulevard du Souvenir demeure la seule solution pour libérer tout un secteur qu’il dit victime d’un développement anarchique.
«Il est devenu impératif de raccorder le boulevard du Souvenir sous la voie de chemin de fer pour offrir ce 3e lien indispensable», affirme celui qui estime à quelques dizaines de milliers le nombre de résidents, travailleurs, étudiants et visiteurs gravitant quotidiennement dans le quadrilatère Montmorency-de la Concorde. «L’achalandage dans le centre-ville est tel que la pression automobile sur les boulevards Saint-Martin et de la Concorde est devenue intenable», écrit l’aspirant maire dans un communiqué publié le 1er novembre.
Vignette pour visiteurs
À moins d’un an de l’inauguration du complexe multifonctionnel Espace Montmorency, qui abritera 700 unités d’habitation, une tour à bureaux de 16 étages, un hôtel de 300 chambres, un spa, des boutiques, restaurants et cafés où travailleront quelque 3200 personnes selon les prévisions du promoteur, Pierre Anthian veut instaurer un système de vignettes amovibles réservées aux visiteurs des résidents des tours d’habitation Urbania sur les rues Lucien-
Paiement, Émile-Martineau et le boulevard du Souvenir.
Déjà en 2016, M. Anthian, alors conseiller de Laval-des-Rapides, avait déposé en ce sens une pétition au nom de 350 copropriétaires. Ces derniers, qui avaient dû faire le deuil des espaces de stationnement sur rue envahis les jours de semaine par les automobilistes usagers de la station de métro, craignaient de voir leur cauchemar s’étendre aux soirs et week-ends lors d’événements de la Place Bell qui allait ouvrir en 2017.
Les vignettes pour visiteurs s’appliqueraient également sur la rue résidentielle Robert-Élie, située au quadrant nord-est des boulevards de la Concorde et Laval.
Développement «désordonné»
«Il y a à Laval un centre-ville qui se développe de façon désordonnée, au gré des opportunités d’affaires qu’accepte la Ville, sans égard aux aménagements insuffisants ni à l’acceptabilité sociale qui n’est plus au rendez-vous ni à la capacité saturée du site qui a du mal à s’adapter à une telle croissance», constate le candidat à la mairie.
À cet effet, il rappelle les 223 résidents du secteur qui s’étaient déplacés à l’hôtel de ville en pleine tempête le 19 décembre 2017 pour signer le registre ouvert à leur intention, forçant du coup l’administration Demers à tenir un scrutin référendaire ou à renoncer à son règlement qui revoyait à la baisse les cases de stationnement pour le mégaprojet Espace Montmorency.
La Ville, qui voulait réduire à 1805 le nombre de cases de stationnement intérieur au centre-ville, n’a jamais tenu de référendum. Un an et demi plus tard, on inaugurait un chantier de 450 M$ qui allait finalement disposer de… 1400 cases de stationnement en souterrain.
Parc urbain
Enfin, Pierre Anthian s’engage à doter le centre-ville d’un grand parc urbain au pied du métro Montmorency. En fermant le tronçon de la rue Jacques-Tétreault, compris entre le boulevard de l’Avenir et la rue Lucien-Paiement, il prolongerait le parvis du métro et celui de l’université jusqu’au terrain vague avoisinant au nord.
En lieu et place de la grande bibliothèque et du centre de création artistique professionnelle de Laval, une administration Anthian affecterait ce vaste terrain aux fins de parc et d’espace vert, qui manque cruellement dans ce secteur hautement minéralisé et densifié note le principal intéressé.